le respir des mots
Las cuevas de Wayra
Au coeur de la Terre
Mercredi 23 juillet 2014, TILCARA, Nord de l’Argentine
9h00, j’avale un léger petit déjeuner et apercevant quelques rayons de soleil dans le ciel embrumé, je décide finalement de rejoindre un petit groupe d’inconnus pour un trek de 10 km direction las cuevas de Wayra (« vent » en langue quechua), grottes perchées à 2900 m.
Le vieux montagnard qui nous accompagne, entraîne d’un pas rapide ces quelques « fous » vers les montagnes ocres de l’autre côté du fleuve asséché par l’hiver. Quelques minutes d’ascension à bonne cadence suffiront à « apunar » (mal de l’altitude) l’une d’entre nous.
Petit à petit les trésors géologiques se dévoilent, nous marchons découvrant fossiles marins et minéraux de toutes sortes.
Alors que nous arrivons à l’entrée de la première grotte perchée tout là -haut, un petit rongeur vient par gourmandise nous rendre visite, mes quelques raisins secs seront un festin.
Il nous avait promis une aventure extrême en pleine nature…il ne nous mentit pas.
Devant la difficulté de l’accès, l’une d’entre nous préfère renoncer. J’avoue que le doute traverse un moment mon esprit car l’idée de me retrouver coincée sous terre, dans l’obscurité me glace quelques secondes mais ma folie gagnera encore cette fois…pas question de passer à côté d’une nouvelle expérience…L’entrée de la grotte est très étroite et l’accès compliqué, de telle sorte que pour y arriver, je dois, les fesses appuyées sur une paroi, les pieds sur l’autre en face, glisser avec l’aide de mes mains sur 5 mètres, le tout à la lumière d’une bougie tenue par le compagnon de devant…
Au bout de 3 mètres, ma crispation atteint mes orteils…et une crampe s’empare de mon pied gauche, j’attends quelques minutes et continue mon chemin. Puis enfin, je me retrouve au cœur de la terre, sa chaleur et son odeur caressent à nouveau mes sens et laisseront leur empreinte comme sur ces vieux cailloux fossilisés.
Nous ressortons par le même chemin et continuons sur une corniche qui nous amène à la deuxième grotte, celle de Aguirre qui elle, traverse de bout en bout la montagne. Claustrophobes s’abstenir…sur 7 ou 8 mètres je dois ramper au sol, dans l’obscurité avant d’apercevoir au loin la lumière du jour …et voir se découvrir petit à petit les couleurs chaudes de la Quebrada de Huicaira …comme un miracle de la nature…