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[SAUVER SA TETE AVEC SES PIEDS]
Nous menons souvent une vie très active. Une vie de con en fait. Nous nous oublions, parfois nous nous perdons.
Parfois, tout bascule. Travail, amour, santé…rien n’est épargné. La quarantaine fait sa crise.
Épuisement, troubles anxieux, dépression, voire idées noires... C’est souvent quand on traverse une période trouble dans sa vie que l’on ressent le besoin de courir. Avez-vous remarqué combien le running, le trail, la marche nordique se sont développés ces dernières années ? Une courbe de croissance à rapprocher de celle du nombre de dépressions et autres burn-out. Une courbe à rapprocher aussi de l’âge moyen des coureurs…post quarantenaires.
Et si le simple fait de courir avait un effet thérapeutique? Absolument, confirment des hommes et des femmes qui reviennent de très... très loin.
Je me dis souvent c’est quand même paradoxal, pour une femme qui s’est plaint pendant des années de « courir » sans arrêt, je me mets à courir pour de vrai et j’en redemande.
Je cours… je cours …de plus en plus et de plus en plus vite.
Je me pose souvent cette question : "pourquoi je cours ?" ou plus exactement « après quoi je cours ? ».
Je cours après quelque chose que je n’arrive jamais à rejoindre. C’est ça qui donne envie d’y retourner. C’est une énigme. Peut-être est-ce moi ?
Il y a du plaisir mais c’est un plaisir très étrange. Il y a de la douleur aussi, parfois j’ai mal partout, mon visage se décompose sous les efforts, mais ça me fait du bien, je me sens vivante !
Il y a quelque chose d’un peu masochiste dans la course. On cherche un type de bien-être, lié à une expérience de douleur. Il y a aussi cette dimension du passé dans la course : « J’ai couru. ». Puis la sérénité qui suit. Comme si les gouttes de sueur laissées sur le bitume pesaient moins lourd.
Courir pour gagner confiance, estime de soi, fierté. L’effort comme quête de soi et d’accomplissement...
Courir pour se connaître, apprendre à apprivoiser son corps trop longtemps délaissé, le respecter.
Malgré l’addiction qu’elle provoque pour des raisons hormonales, la course aide à se construire ou à se reconstruire. Comme si on laissait le passé sur la ligne de départ. Ce qui compte c’est l’arrivée…le futur.
Courir ça nous fait sortir des problèmes, il y a quelque chose qui se passe. Mettre ses efforts ailleurs que sur ses bobos. Cela donne le goût d’aller plus loin, plus loin dans la vie aussi.
Je cours derrière cette liberté, ou plutôt avec, désormais...

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