le respir des mots
[LE MEILLEUR DU PIRE …DES NUANCES]
Le dernier de la trilogie NUANCES DE GREY est heureusement le dernier. La faute au mariage. Faut dire qu’un film « érotique » qui commence par un mariage c’est pas bon signe. C’est bien connu, le mariage tue l’amour…tout du moins le sexe. Déjà qu’avant qu’ils soient mariés on s’emmerdait, alors là…le mariage plus un mioche qui vient s’incruster en milieu de film…la messe était dite. On savait dès le début qu’on avait mis le slip imperméable pour rien, que les guêpières resteraient intactes, que les bas ne seraient même pas effilés, et que nos hommes se la mettraient derrière l’oreille à notre retour à la maison…bah oui…la faute au mariage !
Mais alors toutes ces pauvres femmes mariées qui viennent chercher « l’émoustillage », des idées pour relancer la machine pour les 15 ans à venir…elles repartent avec quoi ? hein ?
4 scénettes tièdes. Un petit néné par ci par là, quelques poils pubères qui dépassent …mêmes dans les Bronzés on voit plus de sexe (bon ok, on a les algues avec). Et malheureusement pour nous, en un an elle n’a pas oublié le fameux code : ROUGE. Elle doit dire ROUGE quand ça va trop loin. Et là, première scène dans la salle de jeux, les piles du vibreur noir fonctionnaient à peine qu’elle dit « ROUGE !ROUGE !ROUGE!! » la jeune mariée…personne n’a rien compris dans la salle…mais « VERT, bordel….c’est VERT là ! »….on entend ici et là des « pffff » « quoi déjà ? »… Tu nous déçois Anastasia …. T’as lâché la barre trop tôt. Ton navire part à la dérive. Regarde-nous, 15 ou 20 ans de mariage et on tient le cap. On assure, on se bat contre ce vieux refrain. Sexe et mariage à fond de cale.
Nous aussi le matin quand on s’habille pour aller bosser, on se trimbale en string puis en collants devant chéri bibi, à une nuance près c’est qu’on enfile la robe avant les bottes…un détail qui, je l’admets, peut changer le cours de la journée. C’est comme la glace à la vanille. Quand on a une insomnie, ça ne nous vient pas tout de suite à l’esprit d’aller nous asseoir à moitié nue sur la table de la cuisine et de nous tartouiller avec de la glace à la vanille. En général, nous, on prend un cachet et on ronfle la bouche ouverte. Bah oui…c’est sûr, chéri bibi ça l’excite moins. Par contre, après autant d’années de mariage, le coup de la panne et le mythe de la grosse bagnole c’est fini, nous, on n’y croit plus. Sincèrement, une Audi Quattro à 200 000 balles c’est du gâchis si on ne peut même pas s’y envoyer en l’air sans se fracasser le front contre le toit. Crois-nous Christian…rien ne vaut une bonne veille dodoche décapotable.
Un film fade comme un navet où les clichés s’enchaînent. Loin de la réalité des gens. On se lasse. Un voyage de noces à Panam digne de celui d’un prince héritier du Qatar, un week-end en jet privé avec tous les meilleurs potes, du shopping en buvant une coupe de champagne dans des magasins de luxe au retour d’une randonnée de 30 km en pleine montagne (Anastasia, je t’attends dimanche prochain pour voir la tronche de tes orteils après 30 bornes de marche et on verra si tu fais la maline dans des escarpins et une robe à paillettes). Le tout sur fond d’intrigue policière grossière avec un suspens à deux boules, saupoudré de jalousie puérile, et d’un machisme surjoué insupportable.
S’il y avait bien ce soir-là des sadomasochistes, ils n’étaient pas à l’écran mais bien installés dans les fauteuils du cinéma. Il faut être masochiste pour s’infliger une telle peine, et encore plus sadique pour y emmener ses copines. Mais au final je crois qu’elles aiment ça ! Elles en redemandent. Enfin surtout la bière !
Février 2018
​