Dans l'atelier de Gepetto

Les gondoles...les fait.

Les pizzas ...c'est fait.

Les spaghettis, gnocchis et tuti quanti…aussi…

Les rues commerçantes bondées de touristes en short, achetant des masques en plastoc made in China…loin derrière nous…et oui vous vous souvenez, on s’est mis à courir hier…vers des quartiers moins fréquentés. Et puis, j’ai rangé le guide du Routard. Et puis …on s’est perdu…

Les enfants poussent sans me demander la porte d’une petite boutique loin de tout, au coin d’une ruelle peu fréquentée…et s’approchent d’un comptoir au milieu de centaines de cahiers, illustrations, cartes. Un tablier bleu habille un homme aux cheveux d’argent dont la gentillesse et l’attention nous toucheront. Ses vieux souvenirs de leçons de français nous enchantent, et lui permettent de converser avec les enfants qui restent, là, les yeux ébahis devant lui. Il faut avouer que ce qu’il encollait nous intriguait…des cahiers ! De splendides cahiers selon l’art ancestral confié par l’héritage paternel.
Je m’imaginais y écrire, Luna y dessiner…Nous y sommes restés le temps de quelques pages savourant la passion transmise par l’un ces derniers artisans.
Un peu plus loin, l’atelier du fabricant de gondoles. Y grimper c’est bien, mais voir comment elles sont fabriquées, réparées, sentir les odeurs du bois…magique.
Puis enfin, nous sommes tombés sur Ca’ Macana, l’un des derniers ateliers de véritables masques vénitiens. Réalisés en papier mâché, puis peints à la main. Derrière la boutique, l’atelier. De toute la culture vénitienne, ceux sont les masques que je redoutais le plus. Ils m’ont toujours impressionnée, voire dérangée. La visite de deux ateliers, a été une vraie découverte. Il est impossible de ne pas être ému par ce qu’ils dégagent. On est immédiatement plongé dans une Venise festive, mystérieuse, intrigante. Des images de carnaval défilent. Des ombres s’évaporent dans les ruelles. Et puis quand c’est permis, on ne peut pas s’empêcher d’en essayer quelques-uns…
Colombine, Gatto ou autres animaux, Nasone, Casanova, en dentelle, à plumes…ça en laisse rêveur plus d’un j'en suis sûre…
Mais s’ils sont magnifiques dans un atelier à Venise, sur la cheminée ça vire un peu au ringard …et quant au lit, n’en parlons pas, un cauchemar ! Imaginez votre mec arriver en pleine nuit avec un masque « Medico della Peste » …. « Eh oh, t’as fini tes conneries, oui… tu me fous les boules avec ton grand bec !! ».
Les masques resteront à Venise, on ramènera des pâtes... c’est bien ça des pâtes….