le respir des mots

 

LE JARDIN DES REVES
Quand je me réveille avec ce vide-là, je sais que je peux compter sur lui…
Le printemps est une invitation au potager, un voyage au cœur de la terre, vers nos racines. Sa lumière, son odeur, ses chants d’oiseaux, chaque rendez-vous matinal avec « mes » chardonnerets élégants est un régal de poésie qui nourrit le cœur de légèreté. Avec les enfants, nous admirons le ballet des gourmands, et puis, l’école finie, nous nous donnons rendez-vous au potager, et là, à quatre pattes en train de travailler la terre, c’est toute une histoire qui commence…
Imaginez un peu …chaque ver de terre est une surprise, on l’attrape, on l’admire, le remercie pour son labeur invisible indispensable, les mauvaises herbes dansent dans les airs, les limaces et les cloportes s’affolent pour ne pas finir dans l’observatoire à insectes d’Ernesto, et puis tout d’un coup …Imaginez un peu…un invité surprise, inattendu, inespéré, un crapaud Bufo blotti contre la paroi du potager, échappe de quelques centimètres à l’embrochement de la fourche maternelle, il doit encore remercier Dieu ou la Pacha Mama de ne pas avoir terminé en brochettes…enfin …pas sûr…parce que je ne sais pas ce qui est le mieux entre une mort subite par embrochement et devenir « Coco » le meilleur ami d’Ernesto, qui armé de gants l’a ausculté dans tous les sens, montré à tous ses amis, construit une cabane, donné un nom…un rêve quoi !!! Loin des clichés rétrogrades, le jardinage est une véritable invitation au rêve, à la découverte, à l’imagination…Imaginez un peu…les histoires qu’on s’invente à chaque morceau de porcelaine retrouvé, sans aucun doute celui-ci vient d’une tasse de thé de la princesse qui vivait dans le château situé à moins de 800m…on refait l’histoire …des assiettes, des verres, des tasses, des clous …et oui…chemin des cloutiers…alors on s’arrête on imagine la cité ouvrière installée ici, l’usine de fabrication de clous…chaque parcelle de terre est une invitation au voyage…on creuse, on fouille…on trouve…Imaginez un peu…des patates…qui s’étaient bien enfouies pour échapper aux frites maison !
Quand je me réveille avec ce vide-là, je sais que je peux compter sur lui…mon potager me nourrit corps et âme, et me rassasie…