le respir des mots
Se déconnecter, se reconnecter
Quand j’étais petite, la seule règle à suivre était d'être rentrée à l'heure pour le dîner.
Il était rare que ma mère sache exactement où je me trouvais.
Avec mes amis, nous avions créé le club des 5, nous partions bâtir des cabanes dans le « petit bois » comme nous l’appelions, nous fabriquions des arcs et des flèches, des potions magiques aux herbes folles, nous pêchions les tritons dans la mare pour les observer pendant des heures espérant quelque métamorphose. Nous faisions du vélo à en avoir mal aux fesses, nous escaladions les bottes de foin priant secrètement d’échapper aux courroux du fermier, certains même y échangeaient leurs premiers baisers, nous courrions dans les champs de maïs, nous savions siffler avec un brin d’herbe coincé entre les deux pouces, nous goûtions le sucre des fleurs de trèfle, nous ressentions les saisons et savions faire la différence entre guêpe et abeille. Nous collectionnions les bleus et les genoux écorchés, et nous passions des moments extraordinaires, plongés dans le monde de l'enfance.
Nous étions connectés à la nature plus qu’à des écrans.
Les enfants d'aujourd'hui voient le monde par le prisme des écrans et sont exposés à des informations en flux continu. Nous, parents, inscrivons une multitude d’activités dans un agenda déjà bien chargé par l’école, remplissons leurs chambres de livres, d'appareils et de jouets « éducatifs », du sol au plafond. Devant une telle quantité de choses, les enfants sont aveuglés et submergés par la variété des choix. Les enfants perdent les précieux moments de loisirs et d’ennui dont ils ont besoin pour explorer, créer et évacuer la pression. Des moments qui stimulent la créativité, l’apprentissage autonome et la connexion à la nature.
A tel point qu’il faille aujourd’hui créer des évènements nationaux comme la Fête de la nature pour sensibiliser les parents à l’importance du lien avec la nature.
S’accorder des pauses régulières dans ce monde frénétique pour ne pas dire chaotique, c’est apporter du calme et du réconfort qui soulagent la tension nerveuse. La nature est un médicament dont les effets secondaires, eux, sont tous bénéfiques !
Ce week-end c’est la Fête de la nature, une bonne occasion de débrancher les écrans et se reconnecter à l’essentiel. Participez aux sorties proposées près de chez vous, jardinez ou tout simplement faites du sport en pleine forêt, touchez un arbre, roulez vous dans les clochettes comme une enfant, marchez, courez.
C’est bizarrement là où le wifi ne passe pas que je me sens connectée au monde, connectée aux gens, connectée à moi-même.
Eteindre le portable pour entendre son souffle et écouter son cœur.