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Marée noire à Sotteville sur Mer

7h15 Roumare. Alors que leurs hommes se réjouissent de la place libérée dans le lit, elles, plus ponctuelles que jamais, fraîches (pour la plupart), se hâtent pour ne pas louper la distribution des dossards et des maillots et l’éclatement de la meute dans les voitures. La bonne ambiance se confirme sur le doux cliquetis des blondes promises à la récupération. Tel un cortège de mariage nous arrivons à destination, nous stationnons, touchant de près le ciel ou tout du moins son représentant sur Terre. Ses prières sont enfin exhaussées. Des culs il en a vu passer. Chaque année c’est le même cirque sur cette route longeant la côte allant de Veules les Roses à Sotteville sur Mer. Des files de bagnoles garées, des mecs en short et chaussures de trail venus de toute la région qui, anxieux du départ, jouent au Manneken Pis, là …cachés… juste derrière lui. Cette année, c’est Byzance. Nous l’avons honoré de notre présence, retenant le blasphème, il hurle à la victoire.
Nous partons allégées rejoindre l’ensemble de notre équipe et une fois échauffées (les photos du bêtisier ne tarderont pas …), rejoignons la ligne de départ…qui n’en était pas une. Dans un départ chaotique et bouchonné nous nous lançons à la découverte d’autres sentiers, d’autres vues, d’autres odeurs que notre terrain de jeu habituellement forestier. Le chemin longeant la côte nous met l’eau à la bouche, et quand nous arrivons en haut des escaliers, nous prenons (en plus du vent en pleine face) conscience de la chance que nous avons d’être là. La nature nous offre un spectacle de toute beauté. La marée noire des Roumarois s’engouffre dans la valleuse, se déverse sur le sable, se disperse, s’écrase même pour l’un d’entre eux, sur le sable humide jouant de mille lumières avec la mer et le ciel. La couleur chaude des falaises déteint sur nos cœurs. Quelques poses pour immortaliser ces instants (c’est la première course de maman !) et c’est reparti direction la tête de course. On quitte le grand large pour caresser de nos foulées les chemins de campagne, entendre tout près le doux bruit de l’eau de la Veules, marcher sur le matelas des feuilles mortes accumulées sur les routes arborées. Doucement je m’efforce de remonter pour partager un peu de ce beau parcours avec le maximum de mes coéquipières et réussir à prendre en photos à l’arrivée ces visages rougis d’une sortie plus intensive qu’à l’accoutumée. Plus tard dans l’après-midi, après un repas comme à la maison avec quelques-unes d’entre elles, reviendra tel un doux rêve, le goût iodé de cette escapade littorale.

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